Une procédure pénale se déroule en plusieurs temps, commençant tout d’abord par la phase de l’instruction du litige. Durant cette période le juge d’instruction de l’affaire va examiner l’affaire afin de voir s’il poursuit le prévenu devant un tribunal ou s’il rend un avis de non-lieu et donc ne poursuit pas la procédure devant le tribunal. A la suite de cette instruction, un avis de fin d’information est donc envoyé au prévenu, lui offrant différentes possibilités que nous allons voir ensemble.
La fin de l’instance, qu’est-ce-que cela signifie ?
L’instruction prend fin quand le juge d’instance considère qu’il est suffisamment éclairé, en prononçant un renvoi devant une juridiction de jugement ou un non-lieu. Il apprécie librement le moment où le dossier d’instruction est clôt. Les victimes ou parties civiles peuvent demander au bout de 1 an ou 18 mois en mat délictuelle ou criminelle à obtenir un règlement de l’instruction. Le juge d’instruction décide alors de poursuivre l’information ou d’abandonner les charges, par la voie d’une ordonnance motivée.
L’instruction de l’instance doit se faire dans un délai raisonnable : si après 2 années, l’instruction n’est pas encore terminée, le juge d’instruction doit rendre une ordonnance motivée puis tous les 6 mois si l’instruction n’est toujours pas terminée. S’il estime que les charges sont suffisantes, le juge d’instruction peut procéder au renvoi, sinon il doit envisager un non-lieu. Avant de clore, il communique le dossier au Procureur de la République pour adresser ses réquisitions motivées au juge d’instruction.
Un second délai d’examen d’1 à 3 mois s’ouvre ensuite, laissant le temps au Procureur de la République et aux parties d’émettre leurs observations. Puis encore 10 jours pour adresser des observations complémentaires / réquisitions. Ce n’est qu’à l’issue de ce deuxième délai que le juge peut rendre son ordonnance de règlement. Si le juge considère que les faits du litige ne constituent pas une infraction, ou que l’auteur est toujours inconnu ou qu’il n’existe pas de charges suffisantes contre la personne mise en examen, le juge d’instruction rédige une ordonnance de non-lieu en vertu de l’article 177 du code de procédure pénale. Elle doit comprendre les motifs conduisant à l’absence de charges suffisantes, et emporte la fin de toutes les mesures de procédure pénale prises à l’encontre du mis en examen.
Si le juge a suffisamment d’éléments à charge, il prononce une ordonnance de renvoi pr contravention ou délit ou bien une ordonnance de mise en accusation dans le cadre d’un crime.
Qu’est-ce-qu’un avis de fin d’information ?
Lorsque le juge d’instance arrive au terme de son enquête, il enverra aux parties (victime, prévenu) et à leurs conseils une lettre d’avis de fin d’information. S’ouvre alors un délai d’un mois (si une personne est détenue dans le cadre de cette affaire) à trois mois, pendant lesquelles les parties peuvent faire des demandes d’actes ou bien effectuer des observations, laissant notamment au prévenu la possibilité au prévenu (et plus précisément à son avocat) de prouver qu’il n’est pas l’auteur des faits qui lui sont reprochés et donc d’éviter un passage devant le tribunal.
Le Procureur de la République est lui aussi destinataire de l’avis de fin d’information adressé par le juge de l’instruction, il dispose alors exactement des mêmes délais pour adresser ses réquisitions en vue d’ouvrir un procès ou contraire de rendre une ordonnance de non-lieu. Le prévenu pourra alors adresser des observations complémentaires dans un délai allant de 10 jours à 1 mois selon si quelqu’un est incarcéré ou non dans le cadre de cette affaire.
Les conséquences de la fin de l’information en droit pénal
Si à l’issus de cette période d’instruction, le juge considère que des poursuites doivent être engagées, ce dernier renverra le prévenu devant le tribunal compétent selon la catégorie de son infraction (contravention, délit ou crime). Cette procédure met en principe fin aux mesures de détentions éventuelles appliquées au prévenu mais, par exception, le juge peut demander à maintenir ces mesures s’il estime que ce sont des mesures de privation de liberté nécessaires pour le maintien de l’ordre public. Ces mesures s’appliqueront alors pour une durée de deux mois renouvelables une fois pour la même durée.
La fin de la période d’information peut également mener à l’abandon des poursuites engagées à l’encontre du prévenu. Une ordonnance de non-lieu sera alors rendue. Dans certains cas, les demandeurs « parties civiles » à l’origine de l’instance pourront être condamnées au paiement de dommages et intérêts, à la demande du Procureur de la République, en cas de dépôt de plainte jugé abusif.